Le zinc et les défenses immunitaires

Le zinc fait partie des oligo-éléments antioxydants essentiels les plus abondants dans le corps humain. Il a un rôle essentiel dans les défenses immunitaires. Dans l’organisme, il se trouve principalement au niveau du foie, des reins, des muscles, des os, de la rétine, de la prostate, des gonades et de la peau.

Il sert de cofacteur métallique. Cela signifie que ces protéines et enzymes particulières ne sont fonctionnelles que si le zinc vient jouer un rôle structural ou régulateur.

Le zinc est ainsi nécessaire à de multiples réactions biologiques : immunité, croissance, synthèse de l’insuline… Il joue un rôle majeur dans l’organisme au niveau de tous les grands métabolismes et mécanismes physiologiques.

 

Rôle physiologique 

  • Oligoélément essentiel pour la croissance. Le zinc est un cofacteur essentiel pour l’activité de l’hormone de croissance et de la phosphatase alcaline osseuse.
  • Oligoélément essentiel pour l’immunité. Il assure l’intégrité des mécanismes de défenses de l’organisme, entre autre celui de l’immunité. Un déficit en zinc provoque une atrophie du thymus et des tissus lymphoïdes, une diminution des lymphocytes T avec une réduction de la production des immunoglobulines et donc une prédisposition aux infections opportunistes.
  • Oligoélément essentiel de l’intégrité cutanée. Le zinc participe à la synthèse des acides aminés soufrés et du collagène de la peau et de ses annexes. Il prend une part fondamentale dans le maintien de l’intégrité structurale et fonctionnelle de la cellule surtout pas son action antioxydante.
  • Oligoélément complémentaire et synergique de la vitamine A, de la vitamine B6 et du manganèse.

 

Les principales causes d’une carence 

On estime que 20% de la population mondiale est carencé, et dans les pays industrialisés, les personnes les plus touchées sont :

  • Les personnes âgées
  • Les malades chroniques (infection HIV, hépatites…)
  • Les personnes souffrant de maladies inflammatoires de l’intestin
  • Les végétariens et les personnes végans.

Les aliments riches en fibres et en acide phytique (phytates) ainsi que certains médicaments peuvent également perturber l’assimilation du zinc.

Pendant l’enfance, une carence en zinc se manifeste par un retard de la croissance  et une prédisposition aux infections.

Pendant la grossesse, un déficit augmente le risque d’avortement, de malformation congénitale et de complications à l’accouchement.

On note aussi lors d’une carence, une diminution du sens du goût.

 

Les indications du zinc

  • La grossesse surtout au cours du dernier trimestre, où a lieu le transfert du zinc de la mère au fœtus
  • L’allaitement où la concentration en zinc diminue dans le lait progressivement au cours de l’allaitement
  • La prématurité où l’on retrouve souvent un déficit en zinc
  • La prise de contraceptifs oraux
  • La fertilité masculine
  • Acné juvénile associé à la vitamine A
  • Traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
  • Prévention cardiovasculaire
  • L’herpès labial récidivant où l’on peut appliquer localement des solutions à base de zinc
  • Les vergetures
  • Les blessures, les plaies, les brûlures pour stimuler la prolifération des fibroblastes
  • La préparation à une intervention pour augmenter le processus de réparation
  • Les maladies infectieuses en général. En effet, le zinc joue un rôle immuno modulateur.

 

Zinc et Covid 19

Une supplémentation en zinc chez les patients COVID-19 carencés pourrait en effet favoriser leur rétablissement, conclut cette équipe de l’Hospital del Mar Medical Research Institute (IMIM) and de la Pompeu Fabra University (UPF, Barcelone) : la mortalité par COVID dans ce groupe de patients atteint 21% vs 5% chez les patients ayant des niveaux plus élevés de zinc dans le sang.

Cette stratégie de supplémentation, documentée dans la revue Nutrients, pourrait réduire considérablement la sévérité de la maladie chez les groupes à risque plus élevé, comme les personnes âgées.

L’auteur principal, le Dr Güerri, explique que «le zinc est un élément essentiel pour maintenir une variété de processus biologiques, et la modification de ses niveaux entraîne une sensibilité accrue aux infections et une réponse inflammatoire accrue. Compte-tenu des comorbidités associées à la carence en zinc et des actions immunomodulatrices et antivirales , la supplémentation  pourrait être utile pour lutter contre la crise COVID-19 ».

Quelques études ont regardé aussi les avantages des vitamines D et C pour renforcer la réponse immunitaire contre le COVID-19, une étude récente a également suggéré que la vitamine B6 (pyridoxine) pourrait contribuer à prévenir les formes graves de COVID-19.

Je vous recommande de lire l’article sur la Vitamine D.

Cette recherche conclut que compte-tenu de la prévalence de la carence, la supplémentation mérite d’être étudiée dans le traitement de la maladie COVID-19.

 

Les aliments riches en Zinc

huitres et zinc

  • Les protéines animales favorisent l’absorption alimentaire du zinc alors que les protéines végétales inhibent.
  • Les huîtres surtout
  • Les abats avec le foie
  • La viande rouge
  • Les oeufs
  • Le pain complet

Pour assurer sa bonne absorption, il faut éviter de l’associer à trop de céréales ou de légumineuses riches en phytates et éviter de consommer trop de conserves car les conservateurs sont des piégeurs de minéraux.

En effet, les phytates sont des composés présents dans les végétaux (maïs, riz, céréales, légumineuses) qui se lient à certains métaux, dont le zinc, et empêchent leur bonne absorption par l’intestin.

 

Faire une cure de zinc

Dans la population générale, les apports recommandés journaliers en zinc varient entre 8 mg pour les femmes et 11 mg pour les hommes. Ils sont également de l’ordre de 11 mg par jour pour les femmes enceintes.

Il convient toutefois de ne pas dépasser la dose de 15 mg de zinc par jour, toutes sources confondues (7 mg pour les enfants de 10 à 18 ans, 3 mg pour les enfants de moins de 10 ans).20 à 30 mg / jour de zinc sous forme de gluconate de zinc, de préférence en dehors des repas.

Les apports recommandés sont donc de 15 mg par jour.

La forme à privilégier est le gluconate de zinc ou bisglycinate de zinc, pendant au moins 1 mois, de préférence en dehors des repas.

Ce zinc est vendu dans les pharmacies ou dans une boutique spécialisée dans la vente de compléments alimentaires. C’est une forme stable mais aussi facilement assimilable.

Éviter d’y associer une supplémentation en Fer ou en Calcium au cours de la même période pour limiter l’interaction entre ces minéraux.

La forme à privilégier est le gluconate de zinc vendu dans les pharmacies ou dans une boutique vendant spécialisée dans la vente de compléments alimentaires. C’est une forme de zinc stable mais aussi facilement assimilable.

En cas d’infection virale, il est recommandé de commencer la complémentation dans les 24 h suivant les premiers signes de la maladie afin de réduire efficacement la durée et l’intensité des symptômes.

Dans le cas du Covid19,

Dans la mesure où les signes cliniques apparaissent tardivement après la mise en contact avec le virus, il semble important de faire une complémentation préventive, et ce jusqu’à ce que la période à risque soit passée.

En dehors de ce contexte particulier, on peut recommander :

Prévention : 15 mg/jour pendant la phase hivernale (en prenant soin de faire des pauses régulières d’une semaine toutes les 3 semaines environ),

Phase aigüe : 30 mg / jour dans les 24 h qui suivent les premiers symptômes et jusqu’à guérison complète.

Précautions d’emploi : prévoir 2 heures d’intervalle entre la prise de suppléments de zinc et celle des médicaments suivants : antiacides, antibiotiques de la famille des fluoroquinolones et des tétracyclines.